Le site Natura 2000 des Marais de l'Erdre

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Le site Natura 2000 des marais de l’Erdre s’étend sur environ 2 700 ha de zones humides situées de part et d’autre de la partie navigable de la rivière Erdre.
Il se compose de vastes marais et d’un ensemble de petites zones humides, souvent situées dans les bas fonds de vallons ou le long des affluents de l’Erdre.

 

 

 

image-fiche-ident_ministereSuperficie : 2 700 ha

Intérêt écologique : Ce site regroupe une mosaïque diversifiée de milieux naturels : forêts alluviales à Aulnes, roselières marécageuses plus ou moins envahies par la saulaie, prairies inondables, tourbières.

Communes concernées : Nort/Erdre, Sucé/Erdre, La Chapelle/Erdre, Carquefou, Petit-Mars, St Mars du Désert, Casson.

 

 

L’EDENN, animateur pour la mise en place de la démarche

Le Syndicat Mixte EDEN (Entente pour le Développement de l’Erdre Navigable) a été désigné, en mars 1996, comme opérateur local, sur le site pilote « des Marais de l’Erdre ».

Un comité de Pilotage, réunissant tous les acteurs représentatifs du site et présidé par le Préfet, a été mis en place afin d’élaborer un Document d’Objectifs.

Si la consultation des différents acteurs locaux concernés a été engagée dans la foulée, le projet a malheureusement pris deux ans de retard vis-à-vis du délai contractuel en raison de nombreuses difficultés pour obtenir un consensus sur le périmètre.

 

Un Document fixant les objectifs de la démarche

Validé en Préfecture, lors du Comité de Pilotage du 23 mai 2003, le document d’objectifs est aujourd’hui opérationnel. La version définitive est consultable à l’EDENN et en mairie. Par ailleurs, une plaquette d’information a été réalisée.lleurs, une plaquette d’information a été réalisée.


Espèces floristiques et faunistiques

Le site abrite au total 10 espèces d’intérêt communautaire dont une espèce végétale et neuf espèces animales.

Espèce végétale

Flûteau nageant

(Luronium natans)

fluteau_nageantPCette plante aquatique inscrite à l’Annexe 2 de la Directive a été certifiée dans les douves des marais de Blanche-Noë. Elle est potentiellement présente sur d’autres marais de l’Erdre en raison de la multitude de mares et de fossés, à eau oligotrophe acide, répartis sur l’ensemble du secteur. Il apparaîtrait cependant que l’eutrophisation récente des eaux, détectable au cœur même des zones réputées les plus pauvres en éléments nutritifs (Logné, Blanche Noë), par un fort développement de lentilles, ai fait régresser cette espèce qui a peut être même disparu d’un certain nombre de stations.

 

Espèces animales

Agrion de mercure

(Coenagrion mercuriale)

agrion_mercurePLa population actuelle et les habitats de cette petite libellule sont désormais bien ciblés sur le site Natura 2000. L’Agrion se trouve, en petites colonies, sur quelques affluents des marais encore aptes à répondre à ses exigences écologiques et biologiques. La population et l’habitat de cette espèce semblent être en assez mauvais état de conservation et ne sont pas à l’abri d’une disparition prochaine sous l’influence conjuguée de la fermeture des cours d’eau par une ripisylve non entretenue, de l’envasement et l’ensablement des affluents du fait de l’érosion en amont et de la pollution des eaux d’origine agricole et domestique. Il apparaît donc urgent d’entreprendre la réhabilitation de ces habitats.

 

Ecaille chinée

(Euplagia quadripunctaria)

ecaille-chinePCe papillon très commun dans la région et inféodé aux zones de bocage avoisinant les marais, ne représente pas ici d’enjeux particuliers.

Cet insecte n’a pas fait l’objet de recherche spécifique, néanmoins les simples contacts ont été cartographiés.

 

 

Le Lucane Cerf-Volant

(Lucanus cervus)

lucanePCe coléoptère particulièrement fréquent dans la région, semble présenter des populations moyennement développées sur le site. Cette espèce commence à bénéficier de la déprise agricole que ces zones intermédiaires, plus mésophiles, ont connue ces dernières années. Sur un secteur comme Blanche-Noë en particulier, il apparaît évident que le reboisement spontané des anciennes prairies ainsi que le peu d’entretien des parcelles boisées, vont favoriser, à terme, ce coléoptère saproxylophage. En définitive, si la population actuelle n’est pas des plus conséquentes, celle-ci peut vraisemblablement se développer dans les 30/40 ans à venir sans que l’on prenne la peine pour l’instant, de mesures particulières de conservation.

 

Le Grand Capricorne

(Cerambyx cerdo)

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Cet insecte semble rare sur le site. Remarquons toutefois que ses habitats de développement, les peuplements de vieux chênes, ne sont jamais fréquents et étendus dans les zones humides. Il est aujourd’hui difficile de cerner son véritable niveau de population, même dans les sites les plus favorables.
Il se peut qu’à l’instar du Lucane, cette espèce bénéficie localement du boisement des parcelles périphériques mais sans doute de façon aléatoire : le Grand Capricorne est bien moins ubiquiste que le Lucane et cela prendra de toute façon plus de temps.

D’une manière générale, le maintien d’îlots de vieillissement dans les peuplements de Chênes pédonculés et la taille en têtard des haies ou isolée ne peuvent qu’être favorables à ces insectes. Il faut néanmoins être prudent dans les secteurs les plus fréquentés : le creusement de galeries par les larves du Grand Capricorne dans les branches maîtresses d’un chêne qui peuvent apparaître solides à première vue représente un risque pour la sécurité publique.

 

Le Triton crêté

(Triturus cristatus)

triton_creteP

Cet amphibien fréquente habituellement les mares du bocage jouxtant les marais. Cependant, quelques observations ont été faites dans les marais de Mazerolles et de Blanche-Noë. La population de Triton crêté est fortement menacée sur le site, essentiellement en raison du comblement naturel ou volontaire des milieux aquatiques (fossés et mares surtout), nécessaires à sa reproduction.Les étangs et les plans d’eau à vocation récréative et piscicole, qui sont aménagés ici et là dans la vallée, ne correspondent pas ou peu aux exigences du Triton crêté.

Ils ne peuvent donc pas compenser la perte des biotopes de prédilection que sont ici ces fossés et mares, profonds, peu poissonneux et avec végétation dense et ensoleillement satisfaisant, autrefois nombreux et entretenus par les agriculteurs de la vallée pour l’abreuvement du bétail et désormais comblés ou en voie d’atterrissement dans le contexte contemporain des nouveaux usages du sol : agriculture moderne, urbanisation, extension pavillonnaire, …

 

La Loutre d’Europe

(Lutra lutra)

loutre-europeCe mammifère connaît actuellement en Loire-Atlantique une période de reconquête, encore timide, de ces bastions originels dont l’Erdre a fait partie et qui est réinvestie par l’espèce seulement depuis quelques années. La loutre réoccupe prioritairement les vastes marais centraux (Mazerolles, …) et la rivière proprement dite, dont les caractéristiques piscicoles lui sont actuellement favorables.

 

 

 

Les Chauves souris

(Rhinolophus ferrumequinum,Myotis emarginatus,Myotis myotis)

Trois espèces de Chiroptères, pour lesquelles le maraisreprésente une source d’alimentation importante (forte productivité en insectes des marais, pré-marais, boisements et de la rivière) ont été identifiées sur le site Natura 2000. Il s’agit du Grand Murin, du Murin à oreilles échancrées et du Grand Rhinolophe.

Les chauves souris ne sont pas spécifiquement inféodées aux marais mais ceux-ci font partie de la mosaïque d’habitats que ces espèces fréquentent. Leur présence est également liée à la qualité des milieux bocagers environnants où elles vivent et se reproduisent. Les gîtes d’hivernage, de reproduction ou d’estivage (églises et ponts) ne font que jouxter le site excepté celui du pont du Verdier où une colonie de Murins à oreilles échancrées a été localisée en juillet 2000.

Espèces d’intérêt communautaire potentiellement présentes

Dix espèces animales seraient potentiellement présentes sur le site.

Des inventaires complémentaires inscrits dans le document d’objectifs devront permettre d‘affiner nos connaissances sur ces espèces.

 

La moule d’eau douce

(Unio crassus)

mouleP

La présence de ce mollusque bivalvereste possible dans le bassin de l’Erdre même s’il s’agit d’une espèce très rare, au moins au niveau régional, et plutôt liée aux eaux mésotrophes relativement bien oxygénées (en général, lentes mais non stagnantes), contrairement à la plupart des autres espèces de la famille des unionidés.

A noter que le cycle biologique des bivalves unionidés (Unio sp., Anondonta sp.) est remarquable car intimement lié à celui de la bouvière, cyprinidé d’intérêt communautaire signalé en amont de Nort/Erdre (voir ci-dessous).

 

Le Damier de la Succise

(Euphydryas aurinia)

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Ce papillon fréquente en général les milieux humides où se développe la Succise, plante hôte des larves et des chenilles.

Il semble que l’ancienne station sur laquelle l’espèce avait fait, il y a quelques années, l’objet de deux signalements successifs ait aujourd’hui disparu : prairie naturelle oligotrophe aujourd’hui labourée et convertie en prairie artificielle.

 

Quelques micro-habitats non repérés sont potentiellement susceptibles d’accueillir ce papillon. Quelques parcelles pouvant être considérées comme habitats possibles ont été répertoriées.

On pourra améliorer le potentiel d’accueil de l’espèce si on opère quelques travaux de débroussaillement car l’enfrichement y est déjà souvent assez conséquent.

La Cordulie à corps fin

(0xygastra curtisii)

cordulieP

 

Cette libellule n’a pas été constatée sur l’Erdre. L’eutrophisation du milieu doit sans doute être préjudiciable à cette espèce, plus fréquente dans les eaux mésotrophes relativement oxygénées.

 

 

 

La Rosalie des Alpes

(Rosalia alpina)

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Les dernières études n’ont pas permis de repérer la présence de la Rosalie des Alpes (espèce prioritaire au sens de la Directive) sur le site de l’Erdre, bien qu’elle semble y avoir déjà été signalée(Liste Régionale Indicative des Espèces Déterminantes en Pays-de-la-Loire, DIREN 1999). On remarque que les peuplements de Frênes, au dépend desquels les larves de ce cérambycide se développent, sont peu fréquents, peu étendus et généralement « jeunes » dans le bassin de l’Erdre.

Il s’agit le plus souvent d’individus isolés ou de bouquets de jeunes individus contrairement à ce qu’on peut observer en vallée de la Loire (en amont de Nantes) ou en vallée de la Charente où l’espèce est bien représentée. Cette espèce reste potentiellement présente, même si l’éventuelle population de Rosalie a peu de chance d’être ici très conséquente.

 

La Cistude d’Europe

(Emys orbicularis)

sistude

Ce reptile aurait été observé en 1981 le long de l’Erdre, en aval de l’aire d’étude (près du domaine de l’Université de Nantes) ainsi qu’en 1992 dans le port de Nort/Erdre.

Cependant, elle est régulièrement confondue avec la tortue de Floride, espèce allogène, désormais commune en Erdre, vendue dans le commerce et régulièrement relâchée dans le milieu.

Même si la Cistude pourrait facilement trouver dans la vallée de l’Erdre, les caractéristiques de son habitat naturel (marécages envahis de végétation et fond vaseux), il est probable que les conditions thermiques départementales ne puissent satisfaire les exigences de la reproduction de l’espèce.

 

La Bouvière

(Rhodus sericeus ammarus)

bouviereP

Ce petit poisson de la famille des Cyprinidés est signalé par la Fédération Départementale de la Pêche et de la Protection des Milieux Aquatiques sur la rivière Erdre, en Amont de Nort/Erdre, à environ 2 km de la limite nord du site Natura 2000.

Etant donné qu’il s’agit plutôt d’une espèce fréquentant les milieux lentiques (cours inférieur des rivières, étang, canaux des marais, …), il est fort possible que l’espèce soit présente au sein du site Natura 2000.

Il faudra donc poursuivre les efforts de prospection vis-à-vis de cette espèce, d’autant plus que son cycle de reproduction passe par des mollusques bivalves (Unio crassus) dont certains présentent également un intérêt patrimonial.

 

Le Castor d’Europe

(Castor fiber)

castor_europeEn raison de sa progression régionale vers l’ouestl’arrivée du castor, dans les années ou décennies à venir, est éventuellement envisageable sur l’Erdre.

Le castor est en effet un hôte régulier du Maine-et-Loire où on le retrouve depuis 1981, sur les bords du Louet, du Thouet et de la Loire, de Montsoreau à Chalonnes/Loire. Par ailleurs, la découverte d’un cadavre sur la rocade sud de Nantes, il y a cinq ans, peut laisser penser à une colonisation en cours de la Loire-Atlantique.

 

 

Chauves souris

(Myotis bechsteini, Barbastella barbastellus, Rhinolophus hipposideros)

pont_verdierP

Trois espèces de Chiroptères de l’Annexe II sont éventuellement présentes, tout ou une partie de l’année, dans la vallée de l’Erdre :

– le Petit Rhinolophe (Rhinolophus hipposideros)
– la Barbastelle (Barbastella barbastellus)
– le Murin de Bechstein (Myotis bechsteini).

Habitats

Les Habitats NATURA 2000 présents sur le site des marais de l’Erdre

L’inventaire écologique a permis de lister, sur l’ensemble du site, 14 habitats d’intérêt communautaires, dont 4 prioritaires.

Habitats prioritaires (suivant Natura 2000)

Tourbière active à Bruyères et sphaignes (71.10)*

La tourbière de Logné représente la dernière tourbière active de plaine du sud-ouest de l’Europe. Elle est connue et réputée depuis de nombreuses années et fait l’objet de suivis scientifiques réguliers de la part de l’Université de Nantes et de l’association de Bretagne Vivante.

La zone active occupe encore une surface conséquente et présente une flore particulièrement riche et rare. Près de la moitié des espèces présentant un intérêt patrimonial a été recensée sur cette zone.

Bas marais à Marisques (72.10)*

Ces bas-marais forment de vastes ensembles présents au sud des marais de Mazerolles et en aval de la tourbière de Logné. Selon les écrits de L. VISSET, cet habitat est présent sur une bonne partie du marais sauvage où il occupe des surfaces plus ou moins vastes. La densité de la végétation a rendu la cartographie exhaustive du secteur impossible. Cependant, cet habitat a été répertorié sous la forme d’un peuplement important à l’est de l’île Melée, en association avec la phragmitaies et la myricaie. Le reste du marais doit probablement encore le contenir en formation diffuse.

Dans le marais endigué, quelques petites zones sont encore présentes, mais elles sont très relictuelles et semblent souffrir d’une exondation trop importante. Ces peuplements étaient décrits comme abondants dans le Marais de Saint- Mars-du-Désert, mais les opérations d’assèchement et d’extraction de tourbe ont réduit leur aire de répartition.

Les bas-marais à Cladium mariscus sont habituellement décrits en système alcalin ; ils se trouvent donc ici en position originale en mélange avec des communautés acidiphiles (Molinie, Laureau, …). Les marais de l’Erdre ont plutôt une tendance acide oligotrophe, mais les eaux de surface doivent probablement être plus neutres. Cet aspect neutro-acidiphile renforce l’intérêt patrimonial de ces habitats.

Les tourbières boisées (91.D1)*

Cette communauté est uniquement présente en bordure de la tourbière haute « active » de Logné. Elle peut être interprétée comme une évolution dynamique naturelle de la tourbière lors de son exhaussement progressif. Elle succède ainsi aux formations arbustives basses à Laureau (Myrica gale). Son extension est de plus en plus importante et tend à s’accélérer suite au renforcement de l’influence humaine qui favorise les phénomènes d’assèchement sur le secteur. Bien que les espèces caractéristiques de la tourbière active soient encore présentes (Sphaignes, Vaccinum), l’extension de la molinie et la fermeture du milieu par le bouleau montrent une évolution vers des boisements sur tourbe inactive (il perdrait alors son intérêt au niveau européen). L’extension de ces boisements doit être maîtrisée pour favoriser la tourbière active ouverte.

Forêts alluviales résiduelles à Aulnes glutineux (91.E0)*

Ces boisements marécageux nettement inondables sont présents sur l’ensemble du site : en bordure de l’Erdre, à la faveur de bras morts et aux exutoires des principaux affluents. Ils sont caractérisés par une strate arborée peu élevée exclusivement à Aulnes ; la strate arbustive est quasiment inexistante, le sous bois est alors dominé par les grandes fougères marécageuses 0smunda regalis, Thelypteris palustris et les tourradons de Carex paniculata. L’Iris pseudacorus ; quelques ombellifères sont également présentes comme Peucedanum palustre et Angelica sylvestris.
C’est principalement dans ces formations boisées qu’a été trouvée le plus fréquemment la Renoncule Grande Douve, espèce protégée au niveau national, pourtant réputée liée aux roselières. Contrairement au reste du Massif Armoricain, les aulnaies marécageuses ne sont pas ici uniquement développées de façon linéaire sous forme de ripisylves ou en fonds de petit vallon déprisé, mais occupent également de vastes surfaces (l’Onglette, marais du Far, marais sauvage de Mazerolles, …), ce qui représente une grande originalité du bassin de l’Erdre aval.

Habitats d’intérêt communautaire non prioritaires

Eaux acides oligotrophes (31.10)*

Deux associations correspondant à cet habitat ont été recensées sur le site, il s’agit du Potamion polygonifolius et de l’Hyperico elodis-Potamogetonetum polygonifolii. Ces habitats sont facilement identifiables et forment des herbiers immergés et flottants plus ou moins étalés. Ces formations pionnières marquent souvent le premier stade d’évolution vers les tourbières à sphaignes, pour peu que les eaux conservent leur oligotrophie.

Leur présence reste encore significative, bien que les principaux plans d’eaux observés tendent à évoluer vers des systèmes plus eutrophes, risquant à terme de faire disparaître ces communautés. Le cœur impénétrable des grands marais de l’Erdre reste nettement plus oligotrophe que les zones externes visitées. La présence de cet habitat est donc potentiellement plus importante.

Végétation pionnière de bords des eaux oligotrophes (31.30)*

Cet habitat se rencontre au niveau des replats exondables des petites mares et des dépressions sur les tourbières plates. Trois associations ont ainsi été recensées : le Scirpetum fluitantis, l’Hydrocotylo-Baldelion et la plus représentée sur l’Erdre le Nanocyperion (groupement à Nénuphar).
Ces petits gazons courts, couvrent souvent une faible frange sur les pourtours des plans d’eau et se retrouvent au pied des roselières et des prairies hygrophiles ouvertes. Leur présence est également menacée par l’eutrophisation et l’assèchement de certains secteurs qui tendent à fermer le milieu.

Plans d’eau eutrophes (31.50)*

A l’inverse des formations oligotrophes, les mares eutrophes sont largement dominantes sur le secteur des marais de l’Erdre. La minéralisation des eaux dans pratiquement toutes les zones ouvertes sur l’extérieur favorise ces formations. Celles-ci recouvrent entièrement les mares et les douves dans certains secteurs (Blanche Noë, Dureaux-les Belles, Logné, extrémités du marais endigué de Mazerolles). Les lemnacées et les Hydrocharis sont largement dominants. Dans les secteurs ombragés, ce sont préférentiellement les Hottonietum (groupement à Hottonie) qui se développent en formant souvent de belles populations.

Les utriculaires sont rares et se rencontrent le plus fréquemment en mélange avec les communautés oligotrophes décrites précédemment, soulignant ainsi la minéralisation progressive de ces mares.

A noter que l’ensemble des habitats aquatiques présents sur le site, est fortement menacé par la propagation des plantes envahissantes (Jussie, Myriophylle du Brésil).

Végétation flottante des rives (32.60)*

Ces herbiers aquatiques sont faiblement représentés sur le secteur en raison de la turbidité des eaux et la faiblesse des courants. Les quelques stations rencontrées correspondent à de petits affluents de l’Erdre. La Callitriche forme alors des petites touffes accrochées sur le fond qui s’étalent en suivant le courant. Ces formations contrastent avec les communautés des zones lentiques plus courantes sur l’Erdre.

Prairie acide humide des sols tourbeux (64.10)*

Les communautés acides à Molinie ou à Jonc à fleurs aigue se rencontrent globalement dans des stations humides similaires souvent gérées de manière très extensive par la fauche. Toutefois, la Molinie affectionne les secteurs faiblement minéralisés alors que le jonc envahit les sols plus riches. Les secteurs les mieux représentés sont le marais de Blanche Noë et les prairies externes autour de la tourbière de Logné (pour les prairies à Molinie) et dans la plupart des marais encore exploités pour les prairies à jonc. Cet habitat représente souvent un stade transitoire, successif à l’abandon des pratiques agricoles. Il évolue alors, sans entretien, vers des fourrés puis des boisements acidophiles.

Mégaphorbiaie hygrophile planitaire (64.30)*

Les mégaphorbiaies occupent le plus souvent les zones de bas fond en marquant la limite entre les prairies cultivées et les zones de marais. Les abords des douves et des fossés de drainage peuvent également présenter de petites mégaphorbiaies linéaires. Ces communautés hautes particulièrement colorées en période de floraison abritent souvent de nombreuses espèces patrimoniales comme la Gesse des marais, la Grande Douve ou le Peucédan des marais. La richesse spécifique est également très importante dans ces communautés.

La densité de ces peuplements et leur localisation dans les bas fonds nitrophiles favorisent leur stabilité. Ils sont donc principalement menacés par le remblaiement visant à élargir les surfaces exploitables.
Les groupements à Calamagrostis quant à eux, se rencontrent plus couramment parmi les phalaridaies marécageuses et forment de belles stations, ça et là dans les marais de l’Erdre. Toutefois, on les rencontre également en retrait des mégaphorbiaies eutrophes de bas fonds décrites précédemment.

Marais à Laureau et tourbière hautes susceptibles de régénération (71.20)*

Les formations à Laureaux constituent des fourrés odorants bas aisément identifiables. Cette association relativement rare dans les autres grands marais du secteur se trouve ici, bien représentée. On la retrouve aussi bien dans les secteurs tourbeux actifs en fin d’évolution sur la tourbière de Logné qu’au niveau des bas marais et des roselières sur le marais sauvage de Mazerolles et le vallon de l’Hocmard. Les populations semblent stables et tendent même à supplanter les roselières dans les secteurs les plus mouillés. Les zones boisées, fermées par le bouleau, autour de la tourbière de Logné, conservent encore cet habitat en sous-bois. Ils forment donc une composante caractéristique originale des marais de l’Erdre.

Tourbière de transition et tremblants (71.40)*

Décrit dans la bibliographie, cet habitat présent sous la forme de radeaux tourbeux n’a pas été rencontré lors des dernières prospections (2001). Cependant, des reliquats ont été observés parmi les roselières, les myriçaies et surtout les magnocariçaies, situées dans les petits marais de la rive droite de l’Erdre et le vallon de l’Hocmard. La présence passée de cet habitat est marquée le plus souvent par le maintien du Comaret, souvent accompagné de la linaigrette. Le trèfle d’eau qui reflète habituellement l’activité turfigène de cet habitat n’est pratiquement jamais présent. La fermeture du milieu et l’eutrophisation de l’eau sont certainement à l’origine de sa disparition progressive.

Dépressions sur substrat tourbeux (71.50)*

Les dépressions à Rhynchospora et Drosera se rencontrent uniquement dans la zone encore active de la Tourbière de Logné. Elles forment des habitats très localisés de faible surface qui occupent les petites zones décapées artificiellement et les cheminements ouverts par le piétinement. Ces stations confèrent une valeur patrimoniale forte aux tourbières en raison des espèces qui les occupent (Drosera, Malaxis des marais). Ces plantes protégées au niveau national présentent également un fort intérêt auprès du grand public et servent souvent d’espèces emblématiques pour la protection des tourbières.

Les stations présentes sur Logné sont rendues particulièrement fragiles en raison de la fermeture naturelle du milieu. Elles sont, par conséquent, fortement dépendantes des actions de réhabilitation menées par l’association gestionnaire du site (SEPNB-Bretagne Vivante).

Vieille chênaie acidiphile de plaine (91.90)*

Il s’agit de boisements ouverts sur sols hydromorphes acides oligotrophes, comportant une végétation caractéristique de Molinie en sous-bois et de Chêne pédonculé et/ou de Bouleaux pour la strate arborée. Ces chênaies particulières sont curieusement peu représentées sur l’Erdre ; les quelques stations relevées l’ont été sur Blanche-Noë et en quelques points autour de la tourbière de Logné. L’eutrophisation générale du secteur et l’assèchement des marais exploités sont probablement à l’origine de leur évolution vers des boisements mésophiles plus classiques (Ouest-Aménagement, 2000).

* Code identification Natura 2000

Les activités humaines

Les activités de loisirs

La Chasse

Comme la pêche de loisir, la chasse amateur, est pratiquée sur l’ensemble du site par des privés et des membres d’associations (ACCA : Association Communale de Chasse Agrée) affiliés aux Fédérations Départementales. Les territoires de chasse sont localisés sur les marais de Blanche-Noue (ACCA de Nort/Erdre et Société de la Noé-Guy), les marais de la Grande Bodinière (ACCA de Casson, Amicale de la Grande Bodinière, …), la tourbière de Logné (Association des chasseurs et des propriétaires des marais de Logné, …), les marais de l’Hocmard (Amicale de Mouline), les bordures du marais de Mazerolles (Amicale du Val d’Erdre Marsien), les marais de Longle, du Pont Hus, du port à Beuron, de la Grée, de la Pervenchère, de la Pinaudière, de l’Ile de Mazerolles, de la Grée et du Breuil. Le site des marais de l’Erdre est propice à la chasse au gibier d’eau (marais, étang, …) et à la chasse au petit gibier terrestre (friches, …). Le grand gibier est peu présent excepté le sanglier dont les populations sont de plus en plus importantes.

 La Pêche

L’Erdre aval est classée en cours d’eau de seconde catégorie. Il s’agit d’un domaine Cyprinicole avec comme poisson repère le brochet. La pêche amateur exercée sur l’Erdre et sur les différents petits étangs creusés dans les marais, concerne surtout les carnassiers tels le brochet, le sandre, le blackbass, … La pêche aux engins (bosselles, nasses, …) fait l’objet de quelques autorisations, principalement en amont de la rivière.

 Activités sportives et de loisirs

 Les principales activités nautiques pratiquées sur l’Erdre sont la planche à voile, le canoë-kayak, l’aviron et la voile. Elles sont exercées sur toute l’Erdre navigable et sur les affluents de la rivière (canoë-kayak, sur l’Hocmard, …). Neuf structures d’activités nautiques (club, location fluviale, …) sont localisées à proximité du site, reparties essentiellement autour des centres urbains (Sucé/Erdre et Nort/Erdre), au niveau des zones portuaires.

Autres activités de loisirs (randonnées équestres et pédestres, cyclo-tourisme, …)

L’intérêt patrimonial du site de l’Erdre, tant architectural et paysager qu’écologique, se traduit par le développement des activités de promenade (sentiers de randonnée), essentiellement concentrées en aval de la rivière, au niveau de l’agglomération nantaise. Plus en amont, le caractère privé des rives empêche la création d’un axe continu de promenade le long de l’Erdre ; seuls quelques points de passage permettent aux promeneurs d’accéder à l’Erdre qui ne peut être véritablement découverte sur toute sa longueur qu’en bateau. De nombreux circuits de randonnée gérés par les communes ou les associations communales, sillonnent les deux rives de l’Erdre et exceptionnellement certains marais annexes (Blanche Noë). Citons également une ferme équestre en bordure des marais endigués de Mazerolles qui utilise pour ses randonnées, un circuit bordant le marais. Plusieurs parcelles de ce marais sont pâturées par les chevaux et les poneys de la ferme équestre. Les activités pédagogiques constituent une activité marginale en terme quantitatif. Plusieurs associations (Ecopôle, Bretagne Vivante, LPO, Musée de Carquefou, …) mènent des actions ponctuelles d’éducation à l’environnement, auprès du jeune public et des étudiants (découverte encadrée de la tourbière de Logné, …).

Documents spécifiques

Documentation site de l’Erdre

 


Etudes d'incidences

Afin de s’assurer de leur compatibilité avec le maintien de la biodiversité, les projets succeptibles d’affecter de façon notable un site Natura 2000, qu’ils soient situés dans le site ou à proximité, doivent faire l’objet d’une évaluation de leurs incidences au regard des objectifs de conservation du site.

Vous avez un projet à proximité ou sur le site Natura 2000 ?

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ou plus spécifiquement,

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Evaluation simplifiée manifestation sportive

pour plus d’informations, téléchargez brochure d’explications sur les évaluations d’incidences.

L’évaluation des incidences est une étude :

•  ciblée sur les habitats naturels et espèces ayant justifiés la désignation des sites Natura 2000 concernés,
•  proportionnée à la nature et à l’importance des projets et de leurs incidences éventuelles.

Ce régime d’évaluation ne crée pas de nouvelle procédure. Il s’inscrit dans les régimes d’autorisation ou d’approbation existants. Au regard de cette évaluation, les projets pourront être autorisés si les enjeux de conservation des sites Natura 2000 ne sont pas menacés.

Dans le cas contraire, les projets ne pourront être autorisés que s’ils répondent à certaines conditions et sous réserve de la mise en œuvre des mesures compensatoires.

Les listes de types de projets (items) soumis à étude d’incidences :

•  Pour les activités AVEC encadrement administratif

29 items de la liste nationale (décret du 9 avril 2010)
Liste locale en 44 (arrêté préfectoral 16 juin 2011)

Ces deux listes locales reprennent les items de la liste nationale mais pour des seuils inférieurs en tenant compte des spécificités locales.

•  Pour les activités SANS encadrement administratif

36 items de la liste nationale (décret du 16 août 2011)
Liste locale en 44 ( arrêté préfectoral du 8 avril 2014 )